Photos 98 & 99*: Un perchoir est plus important qu'un jouet, un bâton, un miroir ou une télévision pour les macaques en cage. Les animaux ne sont plus restreints à une vie terrestre, à laquelle il ne sont pas adaptés biologiquement. Un perchoir leur ouvre la dimension verticale, et par ce fait augmente l'espace de cage utilisable et favorise les activités arboricoles typiques de l'espèce, que sont grimper, sauter, se balancer, bondir, se percher et observer (Photo 98). Il sert d'appui pour l'exercice physique et a donc une valeur thérapeutique pour les animaux souffrant de paralysie de cage [observation non publiée de l'auteur] . Le perchoir permet aussi des réactions de fuite verticales typiques de l'espèce dans les situations alarmantes [Lindburg, 1971; Chopra et al., 1992] et pour s'abriter au sec pendant le nettoyage de cage quotidien (photo 99). Pour les macaques l'accès à des endroits élevés, "en sûreté" est primordial pour survivre. Cela explique pourquoi les animaux en cage ne perdent jamais l'intérêt en leur perchoir.
Dans une étude, les cages de 25 macaques rhésus mâles adultes furent munies d'un perchoir pendant 12 mois. Les individus passèrent 28% du temps en moyenne sur leur perchoir [Reinhardt, 1989b]. Des perchoirs peu coûteux peuvent être créés de branches d'arbres à feuilles caduques (photo 98) [Reinhardt et al., 1987c] – de préférence de chênes rouges pour éviter l'obstruction des bouches d'évacuation [Reinhardt, 1992e] – ou bien des sections de tuyau en polyvinyl chloride (PVC) (photo 99) [Reinhardt & Smith, 1988]. Le diamètre du perchoir doit être assez grand pour qu'un animal puisse être assis comfortablement pendant de longues periodes.
Les macaques rhésus sont des animaux curieux qui veulent savoir ce qui se passe en dehors de leur cage, et ils ont une nette préférence pour le devant de leur cage plutôt que le milieu ou l'arrière [Reinhardt, 1989c; Woodbeck & Reinhardt, 1991]. Les perchoirs devraient donc toujours être installés de telle façon qu'ils permettent à l'occupant d'être assis par devant (photos 98 & 99); cela favorise sans doute un sentiment de sécurité en donnant à l'animal un contrôle visuel sur l'environnement en dehors de sa cage [cf. van Wagenen, 1950; Niemeyer et al., 1998]. Les balançoires sont moins efficaces que les perchoirs pour enhancer la complexité de l'espace de la cage. Lorsqu'ils ont le choix, les macaques rhésus prefèrent nettement les perchoirs aux balancoires, sans doute parceque les perchoirs, par rapport aux balancoires, sont des structures fixes permettant une posture relaxée plutôt qu'un balancement instable dans leur cage qui est trop petite pour des ajustements précis des mouvements du corps [Kopecky & Reinhardt, 1991; cf. Dexter & Bayne, 1994; Phillippi-Falkenstein, 1998]. |